Vivre avec son passé

Une nouvelle approche de la mémoire. Charles Pépin nous éclaire sur les avancés cognitives et la connaissance évolutive du fonctionnement de notre rapport au temps.

PHILOSOPHIECOGNITIFTEMPSMÉMOIREPSYCHANALYSE

AG

11/22/202410 min temps de lecture

Cette analyse du texte de Charles Pépin, dans le cadre d’une formation au coaching, a l’ambition de partager une réflexion et un savoir sur la mémoire, ce qui n’est pas directement relié à la pratique du coaching.

Cependant, cet éclairage sur le passé, et le fonctionnement élaboré de notre mémoire permet d’imaginer des passerelles entre connaissance et pratique. Ne sommes nous pas, dans la posture du coach, en invocation constante, consciente ou inconsciente d’un présent à préciser, qui se nourrit en fait de ces souvenirs dynamiques.

L’analyse qui suit fera ressortir ce qui nous semble en relation directe avec notre pratique, ce qui apparaît comme efficient dans l’objectif d’accompagner l’autre vers sa liberté.

L’erreur serait de penser que l’hier n’appartient qu’au passé. En réalité, le passé ne passe pas.

Chaque instant vécu vient « gonfler » notre passé. Le temps passant nous voit nous enrichir de nos vécus.

Ainsi pour comprendre comment notre passé nous enseigne au présent, est-il nécessaire d’approcher le «fonctionnement de notre mémoire ».

Le passé n’est pas derrière nous mais en nous.

Grâce aux neurosciences, nous prenons conscience de la complexité de notre mémoire. Cette nouvelle conception de la mémoire remet en question les croyances anciennes : nos souvenirs ne sont en rien des données enregistrées sur un disque dur, mais des organisations vivantes, renforcés, consolidés, recréés, voire imaginées.

Là où la psychanalyse (Freud, Lacan) nous invitait à accueillir un passé immuable, les nouvelles thérapies nous proposent de changer notre passé pour accueillir l’avenir., sans opposer cependant ces deux points de vue.

La géniale intuition de Bergson

Notre représentation de la mémoire est encore souvent statique en analogie à un disque dur, comme si notre mémoire s’inscrivait dans un espace défini. Cela tend à appauvrir le concept même de souvenir et de réminiscence.

C’est Bergson, philosophe de la fin du XIX° qui, le premier a l’intuition d'une dynamique de notre mémoire, de la vivance de nos souvenirs.

Ce fut un choc, plébiscité dans le monde entier. Il ouvrait le champ à une philosophie de la mémoire résolument moderne, une pensée de l’action et une invitation à la liberté (coaching)

« Je me souviens donc je suis ! ». D’après Bergson, ceci confirmé par les neuroscience aujourd’hui, notre passé évolue avec nous. Il n’y aurait pas de souvenirs objectifs, tout souvenir est une reconstruction dynamique.

Concrètement, notre passé n’existe que pour nous servir à projeter le futur. Comme un malade d’Alzeimer perdant sa mémoire, n’a plus la capacité à écrire son futur, son présent étant dénué de tout sens.

Ce que nous voyons, touchons, entendons, nous rappelle toujours quelque chose. Nous sommes imprégnés d’un passé qui nous parle et nous oriente .

Il apparaît ainsi que notre passé se rappelle à notre mémoire quand il le veut. Notre mémoire possède son rythme propre, sa logique. Elle réagit à des déclencheurs, des stimuli. De fait, il nous faut alors bien vivre avec ce passé indocile. Bergson, dans cette fulgurante intuition nous invite à une nouvelle liberté face aux vagues de nos souvenirs. Une attitude d’accueil créatif .

Toutes les présences du passé

Il apparait dans l’intuition de Bergson, mais par le biais des neurosciences que nous possédons de multiples mémoires.

La mémoire souvenir se constitue et s’enrichit de notre vie, sans effort. La mémoire habitude elle nous demande un effort (leçon. AU-delà , la mémoire épisodique, correspondant à la mémoire souvenir, la mémoire sémantique, des mots et des notions, la mémoire procédurale, rattachée à nos comportements , et, enfin les mémoires de court terme, de travail et sensorielle.

Comprendre ces « mémoires » permet d’agir positivement (coach).

La mémoire épisodique est infinie, sans limite. Le « refoulé » (traumas) qui semble « oublié », peut faire des retours brusques.

Notre mémoire ainsi n’est pas inscrite dans une partie de notre cerveau. Plusieurs parties de notre cerveau communiquent, créant des faisceaux, chacun portant une information relative à un aspect du souvenir.

C’est une mémoire dynamique, en continuelle évolution. Ces découvertes en induit une fondamentale : un cerveau défini par sa plasticité, sa capacité à évoluer, tel un réseau rhyzomique en perpétuelle reconfiguration.

En nous souvenant, nous réactivons des réseaux, des chemins neuronaux, mais jamais vraiment de la même manière. (Coach).

Se souvenir c’est comme faire le même chemin dans une forêt, les plantes ont poussés, il aura plu, des branches seront tombés.. C’est retrouver du connu et découvrir du nouveau.

La mémoire sémantique inscrit notre connaissance du monde. Elle ne se charge pas des épisodes vécus, mais de ce que nous en avons déduit.. Connaissances, jugements, idées… Là à contrario de la mémoire épisodique, il est possible de supprimer ou substituer des croyances dans notre mémoire sémantique implicite. Libérés de ces croyances nous retrouvons la capacité d’aller de l’avant (coach).

La mémoire procédurale est la mémoire de nos habitudes, de nos réflexes associés à des gestes. Cela commence via l’apprentissage, nous appréhendons des procédures qui peuvent devenir complexes. Conduire, jouer de la guitare… Avec le temps nous nous libérons de l’attention aux gestes, ceux ci devenant « naturels », nous permettant de porter notre attention sur d’autres choses. On peut ainsi, en matière de mémoire, faire confiance en notre corps et s’en remettre au passé. Ainsi de façon très évidente, notre passé permet notre présent).

Ces trois mémoires, épisodique, sémantique et procédurale constituent nos 3 mémoires fondamentales. Ce que nous nommons communément la mémoire.. Elles interactent sans cesse, se convoquent en même temps.

Viennent ensuite les deux mémoires de court terme, mémoire de travail et mémoire sensorielle.

La mémoire de travail, courte et limitée peut s’apparenter à la mémoire vive d’un ordinateur. Une fois la tache effectuée, elle est effacée. Les mémoires de long et Corte terme peuvent interagir pour transformer un souvenir. Le travail avec un psy est souvent le souvenir de notre mémoire épisodique et le plaçant dans notre mémoire de travail, nous lui donnons une signification nouvelle.

La mémoire sensorielle est encore plus courte. Quelques secondes. Elle conserve les informations fournis par les sens.Elle est quasiment automatique, fruit de nos capacités réceptives. (Coach)

Ces cinq mémoires fonctionnent de concert.

Toutes ces « couches » de passé font notre présent.

CH3 Le passé, porte d’accès au présent. ????

CH4 le passé socle de notre identité

Ce sont nous souvenirs qui nous disent qui nous sommes. Perdre la mémoire c’est perdre son identité.

Nous savons que nous sommes nous-mêmes parce que nous possédons la mémoire de notre passé, cette histoire personnelle que personne d’autre n’a vécue. Avoir conscience de son passé, c’est avoir conscience de soi. Nos souvenirs impactent notre cerveau, le modifiant structurellement, nos souvenirs font partie de nous.

Fabrique de l’identité

Au delà du réceptacle de notre itinéraire de bvie, les souvenirs fondent la conviction d’une permanence, celui qui a vécu ces événements est bien le même que celui qui s’en souvient.« Vivre avec son passé »

Charles Pépin

Allary Editions, 2023

Cette analyse du texte de Pépin, dans le cadre d’une formation au coaching, a l’ambition de partager une réflexion et un savoir sur la mémoire, ce qui n’est pas directement relié à la pratique du coaching.

Cependant, cet éclairage sur le passé, et le fonctionnement éléboré de notre mémoire permet d’imaginer des passerelles entre connaissance et pratique. Ne sommes nous pas, dans la posture du cache, en invocation constante, consciente ou inconscient d’un présent à préciser, qui se nourrit en fait de ces souvenirs dynamiques.

L’analyse qui suit fera ressortir ce qui nous semble en relation directe avec notre pratique, ce qui apparait comme efficient dans l’objectif d’accompagner l’autre vers sa liberté.

Introduction

L’erreur serait de penser que l’hier n’appartient qu’au passé. En réalité, le passé ne passe pas.

Chaque instant vécu vient « gonfler » notre passé. Le temps passant nous voit nous enrichir de nos vécus.

Ainsi pour comprendre comment notre passé nous enseigne au présent, est-il nécessaire d’approcher le « fonctionnement de notre mémoire ».

Le passé n’est pas derrière nous mais en nous.

Grâce aux neurosciences, nous prenons conscience de la complexité de notre mémoire. Cette nouvelle conception de la mémoire remet en question les croyances anciennes : nos souvenirs ne sont en rien des données enregistrées sur un disque dur, mais des organisations vivantes, renforcés, consolidés, recréés, voire imaginés.

Là où la psychanalyse (Freud, Lacan) nous invitait à accueillir un passé immuable, les nouvelles thérapies nous proposent de changer notre passé pour accueillir l’avenir.

CH 1 La géniale intuition de Bergson

Notre représentation de la mémoire est encore souvent statique en analogie à un disque dur, comme si notre mémoire s’inscrivait dans un espace défini. Cela tend à appauvrir le concept même de souvenir et de riminiscence.

C’est Bergson, philosophe de la fin du XIX° qui, le premier a l’intuition de dynamique de notre mémoire, de la vivante de nos souvenirs.

CE fut un choc, plébiscité dans le monde entier. Il ouvrait le champ à une philosophie de la mémoire résolument moderne, une pensée de l’action et une invitation à la liberté (coaching)

« Je me souviens donc je suis ! ». D’après Bergson, ceci confirmé par les neuroscience aujourd’hui, notre passé évolue avec nous. Il n’y aurait pas de souvenirs objectifs, tout souvenir est une reconstruction dynamique.

Concrètement, notre passé n’existe que pour nous servir à projeter le futur. Comme un malade d’Alzeimer perdant sa mémoire, n’a plus la capacité à écrire son futur, son présent étant dénué de tout sens.

Ce que nous voyons, touchons, entendons, nous rappelle toujours quelque chose. Nous sommes imprégnés d’un passé qui nous parle et nous oriente (cocah).

Il apparaît ainsi que notre passé se rappelle à notre mémoire quand il le veut. Notre mémoire possède son rythme propre, sa logique. Elle réagit à des déclencheurs, des stimuli. De fait, il nous faut alors bien vivre avec ce passé indocile. Bergson, dans cette fulgurante intuition nous invite à une nouvelle liberté face aux vagues de nos souvenirs. Une attitude d’accueil créatif (coach).

Toutes les présences du passé

Il apparaît dans l’intuition de Bergson, confirmé par les neurosciences que nous possédons de multiples mémoires.

La mémoire souvenir se constitue et s’enrichit de notre vie, sans effort. La mémoire habitude, elle, nous demande un effort , apprendre. Au-delà , la mémoire épisodique, correspondant à la mémoire souvenir, la mémoire sémantique, des mots et des notions, la mémoire procédurale, rattachée à nos comportements , et, enfin les mémoires de court terme, de travail et sensorielle.

Comprendre ces « mémoires » permet d’agir positivement.

La mémoire épisodique est infinie, sans limite. Le « refoulé » (traumas) qui semble « oublié », peut faire des retours brusques.

Notre mémoire ainsi n’est pas inscrite dans une partie de notre cerveau. Plusieurs parties de notre cerveau communiquent, créant des faisceaux, chacun portant une information relative à un aspect du souvenir.

C’est une mémoire dynamique, en continuelle évolution. Ces découvertes en induisent une fondamentale : un cerveau défini par sa plasticité, sa capacité à évoluer, tel un rhizome en perpétuelle reconfiguration.

En nous souvenant, nous réactivons des réseaux, des chemins neuronaux, mais jamais vraiment de la même manière.

Se souvenir c’est comme faire le même chemin dans une forêt, les plantes ont poussés, il aura plu, des branches seront tombés.. C’est retrouver du connu et découvrir du nouveau.

La mémoire sémantique inscrit notre connaissance du monde. Elle ne se charge pas des épisodes vécus, mais de ce que nous en avons déduit.. Connaissances, jugements, idées… Là à contrario de la mémoire épisodique, il est possible de supprimer ou substituer des croyances dans notre mémoire sémantique implicite. Libérés de ces croyances nous retrouvons la capacité d’aller de l’avant .

La mémoire procédurale est la mémoire de nos habitudes, de nos réflexes associés à des gestes. Cela commence via l’apprentissage, nous appréhendons des procédures qui peuvent devenir complexes. Conduire, jouer de la guitare… Avec le temps nous nous libérons de l’attention aux gestes, ceux ci devenant « naturels », nous permettant de porter notre attention sur d’autres choses. On peut ainsi, en matière de mémoire, faire confiance en notre corps et s’en remettre au passé. Ainsi de façon très évidente, notre passé permet notre présent).

Ces trois mémoires, épisodique, sémantique et procédurale constituent nos 3 mémoires fondamentales. Ce que nous nommons communément la mémoire.. Elles inter-actent sans cesse, se convoquent en même temps.

Viennent ensuite les deux mémoires de court terme, mémoire de travail et mémoire sensorielle.

La mémoire de travail, courte et limitée peut s’apparenter à la mémoire vive d’un ordinateur. Une fois la tache effectuée, elle est effacée. Les mémoires de long et court terme peuvent interagir pour transformer un souvenir. Le travail avec un psy est souvent le souvenir de notre mémoire épisodique. En le plaçant dans notre mémoire de travail, nous lui donnons une signification nouvelle.

La mémoire sensorielle est encore plus courte. Quelques secondes. Elle conserve les informations fournis par les sens.Elle est quasiment automatique, fruit de nos capacités réceptives.

Le passé socle de notre identité

Ce sont nous souvenirs qui nous disent qui nous sommes. Perdre la mémoire c’est perdre son identité.

Nous savons que nous sommes nous-mêmes parce que nous possédons la mémoire de notre passé, cette histoire personnelle que personne d’autre n’a vécue. Avoir conscience de son passé, c’est avoir conscience de soi. Nos souvenirs impactent notre cerveau, le modifiant structurellement, nos souvenirs font partie de nous.

Fabrique de l’identité

Au delà du réceptacle de notre itinéraire de vie, les souvenirs fondent la conviction d’une permanence, celui qui a vécu ces événements est bien le même que celui qui s’en souvient.

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« Vivre avec son passé »

Charles Pépin

Allary Editions, 2023